Ecolos bretons : en Claire obscur…

Cela ne va plus très fort pour la tête de liste EELV au conseil régional de Bretagne, Claire Desmares. Alors que sa liste avait gagné 12 sièges au printemps 2021, il ne lui reste plus que deux conseillers, après le départ de trois élus écolos partis fonder un groupe autonome. Ces derniers dénoncent le mode de fonctionnement d’une Claire Desmares qui se présente à la tête de son parti, nantie d’un long film à sa gloire qui suscite quelques critiques non cinématographiques…

« Finalement, il n’aura fallu qu’un peu plus d’un an pour en arriver là, c’était somme toute rapide », lâche un élu régional breton en commentant la récente démission de trois de ses collègues du groupe écologiste de Claire Desmares. Mi-octobre, Ronan Pichon, Christine Prigent et Goulven Oillic s’en sont partis fonder leur propre groupe dans l’assemblée régionale, en remettant en cause l’opposition systématique de Claire Desmares à la politique de la majorité présidée par Loïg Chesnais-Girard. En off, ils dénoncent le caractère et le comportement « méprisant » et « cassant » de leur ancienne leader.

Dans un entretien au Télégramme, cette dernière a dénoncé une « trahison ». « L’écologie présente une liste infinie de gens qui ont trahi la cause par confort »

Ambiance, ambiance…

Quasi inconnue avant les régionales de 2021, Claire Desmares était parvenue à être nommée tête de liste dans un territoire où les questions environnementales sont prégnantes. La campagne n’avait pas été de tout repos et le tout jeune Penn-Bazh avait pu faire quelques révélations sur les antécédents parfois sulfureux de certains de ses amis…

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Le 27 juin 2021, la liste de Claire Desmares avait pourtant obtenu un score historique avec 20,22 % des voix et une troisième place, dans un contexte de forte abstention et alors que le président sortant, Loïg Chesnais-Girard avait refusé de fusionner leurs deux listes. La liste écologiste et fédéraliste de Claire Desmares obtenait également douze sièges, de quoi peser dans une assemblée dans laquelle Loïg Chesnais-Girard n’avait plus la majorité absolue (il lui manque deux sièges).

Mais très rapidement, des tensions sont apparues. Les quatre conseillers de l’Union démocratique bretonne (fédéraliste et autonomiste) et les deux conseillers d’Ensemble pour nos territoires décident de former leur propre groupe, Breizh a-Gleiz. Une décision motivée autant par des choix politiques qu’une forte réticence à travailler avec Claire Desmares…

Il restait cependant six conseillers à cette dernière, réunis dans le groupe Bretagne d’avenir. Là encore, les coups d’éclat de Claire Desmares et son attitude auront posé problème, comme nous le rapportions au début de l’été…

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Un sacré film !

Les trois dissidents écologistes ne vont pas rejoindre Breizh A-Gleiz, du moins dans l’immédiat, mais former un groupe autonome qui entend travailler de manière constructive avec la majorité régionale. De quoi donner de l’air à Chesnais-Girard pour la fin de son mandat. Avec trois conseillers, Bretagne d’avenir possède donc désormais juste le nombre de conseillers suffisants pour constituer un groupe. Claire Desmares devra sans doute « moumouner » ses deux derniers élus, sous peine de perdre son groupe et donc son droit de parole dans l’hémicycle…

Ce serait ballot d’autant que Claire Desmares a de la ressource et de l’ambition. Ayant échoué à briguer un poste aux sénatoriales, elle n’a pas été retenue pour les investitures de la Nupes en Ille-et-Vilaine pour les législatives de 2022. Elle a donc décidé de postuler au poste de secrétaire national d’Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV) en panne de porte-parole depuis la démission de Julien Bayou le 26 septembre, suite à quelques problèmes de comportements avec son ancienne compagne.

Pour ce faire, Claire Desmares a déposé une motion au congrès décentralisé du parti qui se tiendra le 26 novembre. L’intitulé de ce texte – « Ce qui nous lie » -, ne manque pas de saveur après ces quelques mois au conseil régional de Bretagne. C’est sans doute dans cette optique qu’est apparu une curieuse production cinématographique sur YouTube : Verte campagne

Une production de « Primo film » sur une chaîne qui ne compte pour l’instant… aucun autre film et signé de Baptiste Gerbal et François Giesberger. Reconnaissons-le, ce film d’une durée de plus d’une heure est plutôt bien réalisé techniquement, mais ne rentrera sans doute pas dans les annales de la distanciation journalistique. « C’est complètement autocentré, s’étrangle une militante écologiste. Ca ne parle que de Claire Desmares, comme si elle avait fait la campagne des régionales toute seule ! C’est absolument sans intérêt… » Ce qui n’est pas tout à fait vrai, on y constate, certes, le caractère parfois pas très commode de Claire Desmares envers ses collaborateurs ou son entourage, mais on y découvre aussi un vrai talent de chanteuse, notamment dans les veillées en gallo. Pas de quoi atténuer les critiques de ses « amis ». Un autre militant d’EELV confie : « C’est un documentaire sur une diva ou quoi ? On ne parle pas de Bretagne ou d’écologie, mais de Claire Desmares. Elle espère quoi, gagner un prix au festival du film de Biélorussie ? »

Ce qui nous promet un beau congrès… L’élection du (ou de la ) secrétaire national aura lieu le 10 décembre.

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1 réponse

  1. Kristian Hamon dit :

    Et le calendrier de l’Avent Claire Desmares on le trouve où ?

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