Une centaine de personnes en soutien à Matthieu Guillemot
Plus d’une centaine de personnes se sont réunies devant la gendarmerie de Carhaix pour soutenir le militant du NPA, Matthieu Guillemot, qui aurait dû être convoqué comme témoin dans l’enquête concernant la tentative d’incendie du domicile de Richard Ferrand, en février 2019.
« Votre présence ici est une première victoire, a clamé Matthieu Guillemot. Finalement, je ne suis plus convoqué aujourd’hui dans le cadre de l’enquête sur la tentative d’incendie de la résidence secondaire de Richard Ferrand à Motreff. Un acte que j’ai condamné à l’époque, sans équivoque. »
Devant la gendarmerie de Carhaix, plus d’une centaine de personnes se sont réunies en soutien au militant NPA ce mercredi 7 avril et dénoncer « des intimidations politiques et un harcèlement policier ».
Le vendredi 2 avril, Matthieu Guillemot était présent avec une quinzaine de personnes pour accueillir, en musique, le préfet du Finistère à la mairie de Carhaix, histoire de souligner « que la population centre bretonne avait moyennement apprécié de voir des gendarmes avec des fusils d’assaut au marché pour vérifier qu’il n’y avait pas d’animations musicales ». Le lendemain matin, aux aurores, le militant du NPA recevait un appel téléphonique d’une gendarme de Châteaulin, lui annonçant qu’il était convoqué, mercredi 7 avril, à 14 h 30, pour être entendu comme témoin dans l’affaire de la tentative d’incendie du domicile de Richard Ferrand, en février 2019. Puis, dans l’après-midi, elle le rappelait. « Elle m’a dit que la convocation était reportée… C’est curieux cette activité un samedi du week-end de Pâques », confie-t-il.
« Autoritarisme »
Devant les manifestants, Matthieu Guillemot a rappelé « une série d’intimidations, dont une lettre menaçante du préfet. Le 11 décembre, je m’étais adressé à Richard Ferrand. Depuis des mois, moi et ma compagne, en tant que restaurateurs, on n’arrivait plus à se tirer de salaire, et je lui ai demandé si lui, président de l’Assemblée nationale, avait perdu un euro depuis le début de la pandémie. J’ai eu la réponse en début d’année quand Richard Ferrand a augmenté de 3.000 € la dotation des députés. Tout va bien au pays des Versaillais ! »
Pierre-Yves Thomas a ensuite pris la parole, qualifiant cette convocation à la gendarmerie, de « prétexte pour intimider un militant politique. On remarque que la justice est bien plus indulgente avec Richard Ferrand dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne. Cela illustre une montée de l’autoritarisme, auquel nous nous opposerons toujours ».
Présent avec plusieurs élus, le maire de Carhaix, Christian Troadec est ensuite intervenu. « Matthieu Guillemot ne m’a pas toujours ménagé en tant qu’élu de l’opposition, mais il y a du respect et de l’amitié, notamment en souvenir des luttes passées. Cela fait longtemps qu’on ne s’était pas retrouvés ici, devant la gendarmerie, à manifester comme en 2008. Avec Matthieu et des centaines de Carhaisiens, nous avions dit non à l’État. Quand il s’agit de défendre nos libertés, nous, centre Bretons, on sait dire non ! » Il a ensuite cité la présidente d’Amnisty international « qui a adressé un carton rouge à la France concernantle non[sl1] respect des droits de l’homme. Les intimidations dont a été victime Matthieu sont intolérables. Il nous faut défendre fermement la liberté d’expression, comme les droits des citoyens, particulièrement celui de manifester ».
Matthieu Guillemot a conclu : « Aujourd’hui, grâce à votre mobilisation, on a gagné la première mi-temps, mais le match n’est pas fini ! »
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